Le
site de Djibouti était connu des navigateurs
arabes qui venaient s'y abriter ou tirer l'eau
des puits d'ambouli et de Doralé. Les îles
serpent et Marabout n'étaient accessibles
qu'à marée basse et toute la zone
relevait des terres de nomadisation des tribus
issas. Djibouti fut officiellement inaugurée
en mars 1888. Bourhane Abou Baker en fut nommée
le bey. Ce bourg qui ne se réduisait qu'à
un marché sur l'actuelle place du 27 Juin
(place Ménélik) connu aussitôt
un prodigieux essor. En 1893, Djibouti comptait
1200 habitants alors qu'Obock dépassait
à peine le millier. Deux grandes entreprises
allaient lui donner la physionomie qu'elle garderait
jusqu'à la Seconde Guerre mondiale : les
Salines et le Chemin de fer. La ligne, officiellement
ouverte entre Djibouti et Addis-Abeba, le 7 juin
1917, coûta cher en argent et en vies humaines
et resta un chantier vingt ans durant.
Mais
elle révolutionna le rythme et la configuration
de la capitale de la Côte française
de Somalis et dépendances.Après
la Première guerre mondiale, Djibouti,
dotée d'importantes installations portuaires,
commençait à prendre des allures
de grande ville. Mais
la déclaration de la guerre franco- italienne
fait subir à la cité la terrible
épreuve du blocus alimentaire. Le port
et le chemin de fer sont bloqués, la ville
est en état de siège, les habitants
affamés...
Histoire
avec une majuscule, histoires cruelles minuscules...En
1946, après l'épreuve la seconde
guerre mondiale, le préambule de la Constitution
de l4union française contient cette phrase
: " La France entend conduire les peuples dont
elle a la charge à la liberté de
s'administrer eux-mêmes et de gérer
démocratiquement leurs propres affaires.
"
Au début de l'année 1966, le désespoir
ronge le cur des habitants de la Côte
française des Somalis. La question de l'évolution
vers l'autonomie l'autonomie semble définitivement
bloquée par l'administration locale.
En Août, la
colère populaire éclate. L'émeute
trouble sérieusement la visite du Général
de Gaulle, chef de l'Etat français et accélère
ainsi le mouvement vers l'indépendance.
Après
le référendum de 1967, la Côte
française des Somalis devient le Territoire
français des Afars et des Issas.
Simple
changement d'appellation? Peu importe! La marche
vers l'indépendance a inéluctablement
commencé. L'opposition s'est presque entièrement
regroupée sous la bannière de la
LPAI, Ligue pour l'Accession à l'Indépendance,
à partir de 1975. Les
temps nouveaux arrivent très vite. Grâce
au sang-froid et au sens de la justice d'hommes
comme le Haut-commissariat M. d'Ornano et le futur
Président de la République Hassan
Gouled Aptidon.
Il était
une fois Djibouti... Le 27 juin 1977, le pays
prend en main sa propre histoire et décide
de l'écrire au futur.
1977 - 2001 : La
République de Djibouti
Côte
Française des Somalis puis Territoire Français
des Afars et des Issas, le processus de décolonisation
engagé par la France voit Djibouti devenir
République Indépendante le 27 juin
1977.
Les
armoiries de la République représentent
les couteaux traditionnels des chasseurs Afars
et Issas. Une lance et un bouclier symbolise le
guerrier, l'étoile rouge représente
le sang versé pour obtenir l'indépendance.
Le
drapeau quant à lui possède la couleur
verte pour les paturages(!), la couleur bleu pour
le ciel, le blanc pour la paix et à nouveau
l'étoile rouge.
(texte tirée
du livre" Djibouti"de P. Frilet et P. Erouart-Siad
Ghoubet
Diffusion - copyright P. Frilet.