Histoire
de la République
de Djibouti
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En
1839, les Anglais s'installent à Aden.
Pour contrebalancer leur présence, les
Français signent le 11 mai 1862, à
Paris,un traité d'alliance et d'amitié
avec les sultans afars qui leur cèdent
le mouillage d'Obock, dans le détroit de
Bab el Mandeb,pour la somme de 10 000 thalers.
A cette occasion, les émissairesafars furent
reçus en grande pompe dans les salons de
Napoléon III.
Le
17 novembre 1869 voit l'inauguration du canal
de Suez. Malgré
l'importance nouvelle qui en découle pour
les rivages de la mer Rouge,la France ne se préoccupe
pas de sa nouvelle colonie.
Plongée
dans la tourmente d'une guerre européenne,
elle ne s'émeut pas de la volonté
expansionniste de l'Egypte d'Ismaël Pacha
et songe même, en 1873, lui céder
Obock, le ministère de la marine déclarant
ne voir aucun intérêt à la
conservation de ce territoire. Situation politique
confuse, car des concessions sont en même
temps accordés à des commerçants
français par le ministère des Colonies.
Pour les anglais, par contre, les enjeux politiques
et commerciaux ont été clairs très
tôt. Et ils observent avec attention les
Égyptiens installer des fortins à
Massawa, Zeïla, Tadjourah, Boulhar et Berbera.
L'empereur d'Ethiopie Johannés réussit
tant bien que mal à contenir les armées
du khédive Ismaël Pacha. Mais l'émirat
de Harar est écrasé, puis gouverné
par un pacha.
Il
était une fois Djibouti...
Avec
l'affaire du Tonkin et la guerre franco-chinoise
de 1883-1885, puis les premières opérations
de Madagascar,l'administration française
décide d'installer un dépôt
de charbon à Obock pour approvisionner
les navires de l'Etat, en se passant des services
des anglais à Aden.
En
1883, Léonce Lagarde est nommé commissaire
du gouvernement. Il se met en devoir d'établir
une souveraineté française sur les
sultanats voisins du nord, tandis qu'au sud des
traités sont signés avec les notables
issas.
En
juillet 1885, Obock compte 800 habitants, en 1886
il y en a deux mille. Nommé gouverneur,
Lagarde poursuit sa politique de consolidation
des positions françaises face aux concurrents
anglais. Il cherche notamment l'appui du puissant
roi éthiopien Ménélik et
abandonne Obock, peu favorable à la navigation,
pour créer Djibouti, de manière
à concurrencer Zeïla, porte de Harar.
